Chaque projet entrepreneurial commence par une intuition : il existe un problème pour lequel la solution n’existe pas encore, ou n’est pas assez performante.

Les bouteilles en plastique ont un bouchon, mais celui ci se perd souvent. J’ai envie d’aller travailler en bibliothèque, mais il y a souvent plus de temps d’attente que je n’ai de temps pour étudier sur place. Je dois aller d’un point A à un point B, mais je ne sais pas quelle est la solution la plus pertinente pour mon besoin. A ces trois problèmes de la vie quotidienne, des solutions très différentes ont été trouvées : le bouchon solidaire de la bouteille, une application comme Affluence, ou une application d’agrégation d’information sur les transports comme CityMapper.

Leur point commun : avoir détecté un problème qui nous semblait faire partie des aléas du quotidien, et y chercher – et trouver – une réponse. 

Tony Fadell, designer de l’Ipod pour Apple, nous propose 3 pistes que je trouve intéressante dans la démarche d’innovation : prendre du recul, regarder de plus près, garder son regard d’enfant.

 

  • Prendre du recul :   l’inconfort n’est pas inévitable, le rêve est atteignable, une solution existe pour tout…. une fois qu’on a identifié le problème. Appliqué à la réflexion stratégique de l’entrepreneur, ce conseil implique une définition précise du problème à résoudre, et la validation du fait même qu’il y a un problème.
  • Regarder de plus près : le diable se cache dans les détails, dit la sagesse populaire. Ikea l’a bien compris : ses produits pourraient être livrés sans clef Allen, aucun tournevis, marteau ou autre outil n’est fourni. Mais le manque d’outil est souvent une raison pour laquelle on n’achète pas un meuble en kit. Donnez nous un outil simple et passe-partout, fourni dans chaque boite, et nous sommes prêts à passer des heures à monter un meuble. Cet outil, qui par ailleurs est disponible dans tous les bons magasins de bricolage, est même devenu un symbole de la marque. Le manque d’outil, c’est le détail, le grain de sable, qui grippait la machine. 
  • Garder son regard d’enfant : les « questions bêtes » des enfants nous portent à nous interroger sur les évidences du quotidien. Ce à quoi nous nous sommes habitués, ce qui ne nous dérange plus, pour leurs yeux nouveaux est un nouveau problème. Cette phrase que l’on dit machinalement en réunion lorsque quelqu’un hésite à poser une question – « Ca va peut être vous paraitre bête mais… »  « Mais non, Jacques, il n’y a pas de question bête » – devrait être réhabilitée et prise au sérieux. L’enfant questionne nos préjugés, nos préconceptions, nos évidences. 

Rester des débutants perpétuels pour perpétuellement inventer, en prenant du recul et regardant de plus près à la fois – une posture intéressante pour un entrepreneur, non?

Tony Fadell|TED2015
The first secret of design is … noticing